Charles GOUBARD - Mort pour la France (1/2)
Quand je vous dis que vous pouvez vous aussi participer à ce blog, même sans être généalogiste, je le prouve encore une fois ! Ce soir, je relève mes e-mails et je lis à propos de Chinon "vu sur monument aux morts 1914/1918 Charles Goubard". Et de là, je suis partie à la recherche de ce Charles GOUBARD.
Première étape, vérifier l'assertion. Pour ce faire, sachant que je suis à plusieurs heures de voyage de Chinon, je me connecte au site Geneanet et j'interroge la base de photos déposées par des particuliers. Je trouve le monument aux morts de Chinon et je lis bien "A la mémoire des Chinonais morts pour la patrie 1914-1918" et plus bas... "GOUBARD Charles"
Viennent ensuite les témoins et leurs signatures.
Donc on a le lieu et la date de naissance, ainsi que la filiation. On peut déjà bâtir un arbre de 2 générations.
Première étape, vérifier l'assertion. Pour ce faire, sachant que je suis à plusieurs heures de voyage de Chinon, je me connecte au site Geneanet et j'interroge la base de photos déposées par des particuliers. Je trouve le monument aux morts de Chinon et je lis bien "A la mémoire des Chinonais morts pour la patrie 1914-1918" et plus bas... "GOUBARD Charles"
Bon, très bien, ensuite ? Ensuite je lis tous les noms des plaques commémoratives, je retrouve Emile GAGNEUX, dont j'avais déjà parlé ici, et puis je trouve aussi Auguste RABEAU. Ces noms sont présents dans notre arbre, mais cela ne signifie pas que ces hommes étaient nos cousins. Le seul moyen de le savoir est de faire une recherche généalogique.
Ne nous éparpillons pas ! Charles GOUBARD, mort pour la France... Une aiguille dans une meule de foin ? Que nenni ! Il existe une base de données recensant tous les Morts pour la France, consultable par tout le monde. Il s'agit du site Mémoire des Hommes, du Ministère de la Défense. On tape un nom et on voit ce qu'il en sort. Je tape donc, et j'obtiens un résultat pour 1914-1918.
Cette fiche ne nous dit pas s'il cousine avec nous ce brave homme, mais on apprend déjà qu'il est né à Chinon le 18/08/1896 et qu'il a été tué à l'ennemi dans l'Aisne le 30/06/1917. Il est donc mort avant ses 21 ans. Nous connaissons aussi son matricule militaire et son affectation. J'ai maintenant plusieurs options pour trouver sa famille. Peut-être que je pourrais la raccrocher à la nôtre.
Option n°1 : l'état civil de Chinon en 1896
Option n°2 : la fiche matricule du bonhomme, car nous savons qu'il a été enregistré au bureau de Chatellerault sous le n°920. La fiche porte mention du n°104 du bureau de Tours. Il faudra voir ce que cela signifie.
Je continue donc à cliquer, sur les archives départementales d'Indre-et-Loire, pour suivre la 1ère option. Je choisis la collection des registres d'état civil, la commune de Chinon, le registres des naissances de 1888 à 1899. En 1896, plus de 110 naissances ont été enregistrées. Donc par expérience je cherche l'année 1897, et reviens en arrière de quelques pages pour trouver la table récapitulative de l'année 1896. La démarche serait exactement la même si j'avais eu le registre entre les mains.
Bingo ! Goubard Charles Louis, acte n°74, 18 août. J'y cours, virtuellement. Et je trouve l'acte de naissance, page 256/387.
Maintenant vous avez l'habitude, il suffit de cliquer sur l'image pour l'agrandir.
Que lit-on ?
L'an mil huit cent quatre-vingt-seize, le mercredi dix-neuf du mois d'Août,
à six heures du matin
Par devant nous, Jules Herpin, Maire, chevalier de la légion d'honneur,
Officier de l'état civil de la commune de Chinon, canton de Chinon,
département d'Indre-et-Loire, est comparu le sieur Louis-Jean GOUBARD,
âgé de quarante trois ans, profession de journalier, demeurant à Chinon,
département d'Indre-et-Loire, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin qu'il a
déclaré être né à Chinon le dix-huit du mois de Août l'an mil
huit cent quatre-vingt-seize, à quatre heures du soir, du sieur Louis
Jean Goubard, comparant, âgé de quarante-trois ans, profession
de journalier et de Caroline Honorine GUÉRIN,
son épouse, âgée de vingt-huit ans, profession de journalière,
demeurant à Chinon, département d'Indre-et-Loire, auquel enfant il a déclaré
vouloir donner les prénoms de Charles Louis.
à six heures du matin
Par devant nous, Jules Herpin, Maire, chevalier de la légion d'honneur,
Officier de l'état civil de la commune de Chinon, canton de Chinon,
département d'Indre-et-Loire, est comparu le sieur Louis-Jean GOUBARD,
âgé de quarante trois ans, profession de journalier, demeurant à Chinon,
département d'Indre-et-Loire, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin qu'il a
déclaré être né à Chinon le dix-huit du mois de Août l'an mil
huit cent quatre-vingt-seize, à quatre heures du soir, du sieur Louis
Jean Goubard, comparant, âgé de quarante-trois ans, profession
de journalier et de Caroline Honorine GUÉRIN,
son épouse, âgée de vingt-huit ans, profession de journalière,
demeurant à Chinon, département d'Indre-et-Loire, auquel enfant il a déclaré
vouloir donner les prénoms de Charles Louis.
Viennent ensuite les témoins et leurs signatures.
Donc on a le lieu et la date de naissance, ainsi que la filiation. On peut déjà bâtir un arbre de 2 générations.
Avant de suivre l'option n°2, je regarde si je peux trouver l'acte de décès retranscrit en 1917... Et je le trouve effectivement dans l'état civil de Chinon, le registres des décès de 1914 à 1922, page 171/410. Et bien m'en a pris !
Le onze septembre mil neuf cent dix-sept,
à une heure du soir nous
avons transcrit littéralement l'extrait de l'acte de décès
dont la teneur suit : l'an mil neuf cent dix sept
le six juillet à dix heures du matin, étant à Marteville
(Aisne), acte de décès de Charles Goubard
soldat de 2e classe au 19e régiment d'infanterie, numéro de matricule
104 du recrutement de Tours, né le dix huit août
mil huit cent quatre vingt quatorze à Chinon
(Indre et Loire) domicilié en dernier lieu à Chinon n°39
rue Voltaire (Indre et Loire) "Mort pour la France"
commune de Fayet (Aisne) le trente juin mil neuf
cent dix-sept à une heure
trente minutes du matin, inhumé
au cimetière militaire de Fayet (Aisne)
fils de Louis Goubard et de
Caroline Guérin, domiciliés à Chinon, rue
Voltaire n°39. Conformément à l'article 77
du code civil nous nous sommes
transporté auprès de la
personne décédée et assuré de la réalité du décès.
Dressé par nous, André Mahé, lieutenant titulaire
de la Croix de Guerre au 19e
régiment d'infanterie, officier de l'état civil sur la
déclaration de Jules Olivier, vingt-sept ans, sergent,
et de Olivier Le Fourn, trente trois ans, soldat de
2e classe, les deux titulaires de la Croix de Guerre.
à une heure du soir nous
avons transcrit littéralement l'extrait de l'acte de décès
dont la teneur suit : l'an mil neuf cent dix sept
le six juillet à dix heures du matin, étant à Marteville
(Aisne), acte de décès de Charles Goubard
soldat de 2e classe au 19e régiment d'infanterie, numéro de matricule
104 du recrutement de Tours, né le dix huit août
mil huit cent quatre vingt quatorze à Chinon
(Indre et Loire) domicilié en dernier lieu à Chinon n°39
rue Voltaire (Indre et Loire) "Mort pour la France"
commune de Fayet (Aisne) le trente juin mil neuf
cent dix-sept à une heure
trente minutes du matin, inhumé
au cimetière militaire de Fayet (Aisne)
fils de Louis Goubard et de
Caroline Guérin, domiciliés à Chinon, rue
Voltaire n°39. Conformément à l'article 77
du code civil nous nous sommes
transporté auprès de la
personne décédée et assuré de la réalité du décès.
Dressé par nous, André Mahé, lieutenant titulaire
de la Croix de Guerre au 19e
régiment d'infanterie, officier de l'état civil sur la
déclaration de Jules Olivier, vingt-sept ans, sergent,
et de Olivier Le Fourn, trente trois ans, soldat de
2e classe, les deux titulaires de la Croix de Guerre.
Pour reprendre le fil, je vous ai parlé de l'option n°1 (état civil), et maintenant je vais vers l'option n°2 (matricules militaires).
Le bureau de recrutement de Châtellerault m'est familier puisque mes recherches me mènent bien souvent dans le département de la Vienne. Je sais donc ce que les archives départementales 86 ont mis en ligne. Il y a bien les registres matricules. Comme Charles est né en 1896, il a dû se faire enregistrer en 1916, l'année de ses 20 ans. J'explore donc la table annuelle de 1916, bureau de Châtellerault.
Je sais que je peux aller chercher la fiche n°920, ce que je fais aussitôt. Mais je reste frustrée puisque, pour une raison que j'ignore, il manque justement le registre des numéros compris entre 700 et 1145 ! Pas de chance. Du coup j'ai lancé un appel sur un réseau social, on ne sait jamais.
Toujours est-il que nous en savons un peu plus déjà sur Charles Goubard (1896-1917). Il faudrait fouiller un peu plus, pour savoir notamment s'il avait une fratrie, si ses parents se sont mariés à Chinon et qui étaient leurs parents, on pourrait aussi regarder dans les recensements depuis combien de temps sa famille était à Chinon, etc.