vendredi 9 juin 2017

H comme... Henri TRAINSON

Mon aïeul est parti en 1960, je n'ai pas eu l'honneur de le connaître. En 2011, je suis allée à sa rencontre. Je me suis rendue à Vincennes, aux archives du Service Historique de la Défense, pour consulter le dossier qu'il a constitué en 1951 dans le but d'obtenir la reconnaissance de services F.F.I. 
Je vous emmène à la découverte de ce dossier.

Henri est né en 1899. Il a 52 ans quand il transmet ces documents. J'ai 30 ans quand je les consulte. Je découvre son écriture.


De Juin 1940 à la Libération j'ai continué mon métier à mon domicile à Avoine.
Pour l'exécution des faits de résistance qui seront énumérés plus loin j'ai dû, très fréquemment, abandonner la vie familiale pour accompagner jusqu'à la ligne de démarcation les quelques 200 évadés des camps de prisonniers que, de 1940 à 1942, j'ai fait passer en zone libre.
Nombreux déplacement à Tours pour liaison avec le réseau Marco-Paulo (transport de fausses pièces d'identité, etc...) de 1943 à la libération, déplacements à mes frais personnels.

Henri a renseigné les pages suivantes en suivant plus ou moins les indications. Je vous ai dit qu'il avait résisté à l'occupant ? ;-)


Résistance individuelle de juin 1940 à la Libération
De 1940 à 1942  j'ai assuré le passage en zone libre, en les accompagnant jusqu'à la ligne de démarcation d'environ 200 évadés des camps de prisonniers. Pour beaucoup d'entre eux je les ai hébergés à mon domicile, ai fourni des effets civils que je me procurais à Tours, au secours national, auprès de M. Gernet, fusillé par les /////
En 1941 1° sur les instructions du capitaine de gendarmerie BOUILLIE de Chinon, actuellement chef de ///// à Montpellier, j'ai constitué chez moi un petit dépôt d'armes de guerre et d'explosifs
2° J'achète à mes frais 2000 cartouches de chasse que je distribue aux amis encore pourvus d'armes.
3° Je recueille un aviateur anglais descendu à Cherbourg et le fais passer en zone libre. Le Gouvernement anglais, pour ce fait, m'a envoyé une lettre de félicitations
1942-1943 Je recueille chez moi des évadés des camps de prisonniers (Viau Roger et Parrot Marcel de Chinon) et leur fournis de faux papiers d'identités volés à la commandantutr du Havre par un employé, fusillé depuis.
2° Je fournis à des réfractaires STO plusieurs centaines de fausses cartes d'identité et de faux certificats de travail que j'établissais moi-même malgré la grosse difficulté de se procurer les imprimés nécessaires. La gendarmerie de Chinon (adj. chef Emeriau) était au courant et peut en témoigner.
1943 Par l'intermédiaire de M. Gernet, mentionné plus haut, je fais la connaissance de M. Le Minor, 12 place de Halles et Robert Petit 104 rue Marat à Tours, membres du groupe Baobab. J'aide ce groupe en lui servant de boîte aux lettres et dans la fourniture de cartes d'identité et de vêtements à des évadés, donnant des adresses de gens sûrs, etc... Lors de l'arrestation de membres du groupe, je recueille chez moi les deux échappés (Le Minor et Petit sus nommés) leur fournis de fausses pièces d'identité et leur permet d'é///// définitivement aux allemands.

2°/ D'accord avec M. Arnault, contrôleur des PTT à Chinon, arrêté par la suite et disparu, ///// déserteurs de l'armée allemande (1 Lorrain et 1 Tcheco-slovaque) des effets et des faux papiers sous l///// fermes des environs. Arrêtés par la suite : (Le gendarme Langoumois actuellement comre de police à Chinon peut-///// 
1944 Le capitaine Costa (Radio. Chef groupe Baobab) me demande d'installer chez moi un poste émetteur ce qui a ///// de boîte aux lettres. Fusillé le 10 août 1944, je place son fils à Avoine où je le le fais admettre comme réfu///// En juin 1944 avec 4 camarades nous tendons une embuscade aux motorisés allemands. Pas de résultat malheure/////moto et voiture son remplacés par deux automotrailleuses. Nous avons failli y laisser notre vie.
2°/ Je recueille Francis Carême déjà refoulé de la frontière espagnole en 1941, qui veut rejoindre l'armée de Gaulle. Je lui donne une adresse pour St Jean de Luz où on l'aidera à franchir la frontière. A été arrêté porteur de lettres me compromettant directement comme résistant. Déporté à Buchenwald. Etonné à son retour que je n'aie pas moi-même été arrêté.
3°/ J'ai reçu du Comt Roche (Capne Caillou dans la résistance) l'insigne FFI (croix de Lorraine) n°00117.
Le 8 Xbre 1946, un dossier de demande de carte FFI a été adressée par moi au Gal de la subdon de Tours. A ce dossier était jointes 15 lettres de remerciements d'évadés que j'avais aidés. En 1947, nouveau dossier, relatif à une demande de récompense ///// de résistance. Je demande que ces dossiers soient joints au présent et que soient recueillis les témoignages du Comt de gendarmerie Bouillie de Montpellier, de l'adj chef de gendarmerie Emeriau de Chinon et du Comt de police Langoumois de Chinon.

Décorations obtenues
1°/ 1946 - Lettre de félicitations du Gouvernement anglais pour le secours apporté à un aviateur anglais tombé en zone occupée
2°/ Insigne FFI n°00117 (croix de Lorraine) reçu du comt Roche, alias capne Caillou - 1945

Signature, cachet de la maire d'Avoine et avis de la commission départementale : 


///// = illisible

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